Comme prévu je suis à Madagascar
Arrivée
il y a bientôt deux mois, j'ai assez assuré sur ma réputation de Milouse la
louse.
Tout
d’abord replaçons le contexte. Plusieurs mois de maturation et d’introspection
ont été nécessaires à cette nouvelle aventure. Je ne ferai pas étal de mes
envies, états d’âme, interrogations, illusions ou regrets, du moins pas dès
maintenant. On parlera simplement d’évidence pré-trentenaire
;o) Je quitte ainsi l’Irlande alors que j’entamais ma quatrième année de vie
confortable, d’amoureuse et d’employée d’une banque bien connue des JT
français !!
Mon
vol, prévu le 07 janvier 2009, pour la capitale malgache, est le point de
depart d’une mission de deux ans dans une ONG française.
Intervenant
dans de nombreux pays en développement tant sur la protection de l’enfance, où
elle a capitalisé une bonne expertise, que sur le développement économique,
elle a eu une toute autre approche pour Madagascar. Un déficit d’ONG locales
sur le thème des violences sexuelles sur les enfants ainsi que sur la
prostitution de mineurs l’a conduite à ouvrir une antenne locale en 2004, alors
que la démarche était jusque là de soutenir des projets initiés par des ONG
locales.
L’accompagnement
psychologique d’enfants à travers des activités artistiques, l’ouverture de
foyers d’accueil pour des mineures prostituées ou d’enfants issus de familles
vivant de la prostitution, des cellules d’écoute, l’aide à la réinsertion, un
volet sur la formation et la sensibilisation de leaders communautaires,
journalistes, enseignants sur les violences infantiles et le tourisme
sexuel…les sujets ne manquent pas… les projets sont lancés et les résultats probants.
La
deuxième étape est de rendre autonome cette antenne, constituée d’une
quarantaine de personnes (animateurs, éducateurs, assistants sociaux,
formateurs, administratif…), et de réduire substantiellement le recours au
siège.
Héhé
c’est là que j’interviens. J’aurai pu m’occuper de la formation d’animateurs
pour la poterie, la création de bijoux ou de lézards en mosaïque… mais
finalement ce sera pour renforcer et former l’équipe finance et
administration…ahhh mon cursus me poursuit ou ne suis-je douée que dans ce
domaine peut-etre l’absence d’experience dans d’autres secteurs me conduisent
toujours aux memes postes.
Reportings,
RH, procédures, relations avec les bailleurs de fonds et leur lot de
technocrates, et une dose de bon sens… tout
ca pour soutenir un projet meritant et qui en tant que femme remue toujours les
tripes et enfin le voyage et la découverte de l’île rouge !!! voilà la
toile de fond de ces deux prochaines années.
Revenons
dans le vif du sujet : les preparatifs.
Il
faut savoir qu'après plus de 3ans à Dublin, j'ai accumulé quelques affaires,
n'ayons pas peur des mots, que j'ai réussi en partie à ramener à Bordeaux
malgré mon attachement à toutes ces petites choses qui font le quotidien.
Pour
le reste (et il y en a !!) je m'obstine à penser que tout rentre dans
quelques sacs. Ce n’est qu’une question de rangement. L’encombrement et le poids
sont des notions de personne dépourvue de toute organisation et de priorités
dont je fais visiblement partie. Reste après ma conception d'1 bagage de cabine
(supposé <10kgs). Il est clair que mon passage au check-in risque d'être
compliqué.
Je
me rends donc à CDG pour 7h, le vol pour Antananarivo est à 10h20.
Globalement
j'ai suffisamment de temps pour boire un café avec Ben (ca c'est cool pour un
avant long départ de 2ans) qui est en route pour enrichir les casinos de Las
Vegas. Je pourrai gérer mes derniers "oublis" : il me reste 2€ pour
payer le visa à l'arrivée de 60€ et un adaptateur pour mon téléphone
(j'omettrai volontairement l'anecdote), laisser trainer mes yeux et ma carte
bleue dans les duty free shops et les derniers coups de téléphone. En
particulier un pour Lillie afin qu'elle aille récupérer mon seul pull méga
chaud, utile pour affronter l'hiver rude de Tana, que j'ai laissé au resto la
veille ... pas assez froid ce soir là ou un vin très bon ....
Mon
frère a pu m'accompagner (deuxième truc cool). Le panneau d'affichage indique
que des retards ou des vols annulés : le
froid, la neige et le verglas ont eu raison de la bonne organisation de
l’aéroport. Il neige même à Marseille !!! Imaginez ce que peut être Paris.
Apres les -9° annoncés par le taxi, ma seule hâte est d'atterrir à Madagascar
où, bien que ce soit la saison des pluies (avec ma louse je serais capable d'être
accueillie par une averse), il fait au moins 30° et s'il pleut l'eau est aussi
chaude qu'à Palenque ;o)
On
papote, on papote et toujours pas de vol pour Tana d’annoncé, il ne manquerait
plus que le vol soit egalement annulé… bouh
1h30
plus tard, mon frere me laisse à mon attente et file au travail. Je me dirige
vers le comptoir d’informations au cas où … quelle surprise leur petit panneau
d’affichage indique le vol annulé !! bon mieux vaut demander… le vol est
maintenu et l’enregistrement est en train de faire !!! merci CDG Air
France pour cette communication efficace. Une chose est desormais sure je suis
à la bourre. Il y a du monde et il faut que je negocie mes bagages limités à 3
sacs (dont le poids ne peut depasser 96kgs, ca pas de risque, ok je suis
chargée mais pas autant… reste mon bagage cabine qui me ferait bien passer pour
un mulet puisque j’en ai en fait 4 !!!) et negocier un surclassement en
business. J’ai la possibilité s’il reste de la place de m’eviter l’etroitesse
de la classe eco et la télé commune. Je suis pas accro au confort mais si c’est
proposé pourqoi pas d’autant plus que le vol dure 12h…
Ben
arrive alors que je suis juste en train de me presenter au comptoir… finalement
la fille est comprehensible pif paf pouf ca s’arrange, heureusement que mes
sacs contiennent d’autres sacs et que je puisse transformer mes quatre sacs en
un !! L’heure tourne Ben s’en va, et il faut que je traverse les douanes.
Heureusement le classe business ca aide à doubler tout le monde et me voilà
prete à embarquer.
J’ai
quand meme droit à 1h de retard de quoi suffire a remplir mes missions
completement oubliées à savoir du cash et un adaptateur, ce dernier sera ma
seule trouvaille dans cet aeroport. Mon seul souhait est de pouvoir trouver un
guichet ouvert et en etat de marche à l’arrivée.
Mon
installation au siege 4A se passe pas trop mal, je ne susi quand meme pas
habituée à voyager dans d’autant de delicatesse et de precautions à mon egard…
surtout que je n’ai pas la tete d’une business woman avec mes fringues
degueulasses et mon sac de forain.
En
ma compagnie des gens respectables à premiere vue dont trois belges (flamands
je pense) qui pour leur part feraient tres bien partie du profil de type qui
vient à Madagascar pour profiter des caresses du soleil et des autochtones.
Leurs ventres bedonnants, la soixantaine, sans compagnie feminine, ahh les
belles vacances en perspective bref bien écœurant si ma pensée est correcte. Je
l’ai pris en photo pendant le vol, assoupis et la bouche ouverte. Je me réserve
la diffusion des photos pour risque de poursuite en difamation.
Le
voayage est un peu long et honnetement les sieges ne sont pas si confortables,
je pense que les personnes ayant de problemes de circulation sanguines sont en
risque !!!
A
coté ma seule preoccupation a été de me satisfaire de saumon en entrée faute de
rupture de foie gras !!!
J’ai
fait un peu la discute avec mon voisin nigerian, Steve. Il travaille dans une
exploitation miniere et fait l’aller retour toutes les six semaines vers le
Canada, dont la société est originaire.